Cet article a pour objet l’élaboration d’une piste d’intégration de l’enregistrement sonore de la lecture d’un texte par son auteur dans le cadre de recherches en littérature. Le texte se penche plus précisément sur l’enregistrement de la lecture de Moscou-sur-vodka par Venedikt Erofeev en 1980. Cet enregistrement renvoie à la problématique de l’interprétation littéraire et de la voix. En effet, par la double intervention d’Erofeev, lors de la rédaction puis la lecture publique du texte, cet enregistrement pourrait possiblement restreindre la diversité interprétative de l’œuvre. Pourtant, le contexte et la nature de cette lecture publique ne mènent pas nécessairement à l’écueil de l’interprétation strictement centrée sur l’auteur. Cette lecture enregistrée à haute voix d’Erofeev s’apparente plutôt à un rappel de la vocalité intrinsèque de l’œuvre – un aspect du texte qui peut se perdre lors de la lecture silencieuse répétée.