Cet article étudie la réception en France des discours des autorités soviétiques sur la musique. La période de l’après-guerre est intéressante à plus d’un titre. Le paysage politique évolue avec les décès de Jdanov et Staline et deux décrets relatifs à la production musicale sont publiés en 1948 et 1958. Les bulletins de presse du ministère des Affaires étrangères et la production journalistique et intellectuelle à prétention savante du PCF sont des indicateurs de la réception de la musique soviétique dans l’espace public français. Nous apprécions l’évolution de la censure en URSS grâce aux discours en France sur le musicien professionnel et l’opéra soviétiques. La censure en URSS n’ayant pas toujours été maîtrisée, il convient de questionner le rôle des intellectuels communistes soviétiques et français. Nous appréhendons ainsi le réalisme socialiste en musique, mais aussi les désaccords que produit l’application de tels principes idéologiques. Bien que les sympathisants français traitent abondamment les actualités musicales soviétiques, on est amené à observer des divergences d’opinion, résultats de la diversité des cadres éditoriaux.