L’article explore la perception que les femmes journalistes russes de la seconde moitié du XIXe siècle avaient de leur statut professionnel. Ses principales sources sont des ego-documents émanant d’employées de périodiques qui s’identifiaient elles-mêmes comme journalistes et dont les activités professionnelles relevaient de la période étudiée. Dans les textes mémoriels analysés, la nécessité de travailler dans la presse est fréquemment justifiée par des besoins matériels ainsi que par la quête de soi. La majorité des femmes journalistes considéraient leur travail comme une forme de service rendu à la société et étaient prêtes à faire des sacrifices au nom de cette « Cause ». Elles soulignaient le respect et l’estime de leur travail par leurs collègues, ridiculisaient et dénonçaient les cas de discrimination de genre. Dans ces ego-documents, l’accès limité des femmes à l’enseignement supérieur est présenté comme un problème important.