Dans cet article sont présentés deux récits dont les auteurs, Avraam Kouchoul et Jacques Kefeli, étaient Karaïmes de Crimée. Ils avaient combattudans l’Armée blanche et émigrèrent en France, dans les années 1920, à la suite des événements de la révolution russe. Dans son récit « Prière » [Molitva], écrit en 1930, et publié en russe en France dans le journal Russkaâ Mysl’ n° 45 (4820), le 26 novembre 2010, AvraamKouchoul relate le moment de l’exil en novembre 1920, au départ du port de Sébastopol, en Crimée, et sa traversée en bateau sur la mer Noire en route vers Constantinople. Dans le récit « Le Sage Hakim Isak, légende ancienne de Crimée » [Mudreč Hakim Isak, drevnaja krymskaja byl’], publié en russe dans la revue d’émigration Vozroždenie n° 47, Paris, 1955, l’histoire se passe dans la période du Khanat de Crimée, autour du palais de Bakhtchisaraï et de la forteresse de Tchoufout Kalé. Le Khan et son épouse favorite s’aiment d’un amour partagé, mais l’ombre d’une séparation plane sur leur couple. Un médecin karaïme, Hakim Isak, renommé pour sa sagesse, est appelé à la Cour pour tenter de dénouer ce drame. L’auteur, Jacque Kefeli, consacre la seconde partie de son récit aux descendants des personnages de la légende, sescontemporains dans l’émigration en France.