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Cet article montre qu’avec le passage de l’ère soviétique à l’ère post-soviétique, l’espace dans le film d’animation s’est transformé d’un territoire nouveau de conquête et d’exploration en un miroir négatif de la terre, que l’on est passé de l’utopie à la dystopie et que l’espace n’est plus un endroit désirable pour être habité, ce qui sous-entend que c’est la terre elle-même qui est devenue indésirable.Avec l’utilisation de l’animation pour créer des effets nécessaires à la représentation réaliste (dans les œuvres d’Aleksandr Ptouchko et Pavel Klouchantsev, par exemple), l’espace a servi d’alternative parfaite à la réalisation du style de vie soviétique. Cependant, après que les Américains ont mis le pied sur la lune, il s’est produit un décalage, et les autres planètes sont devenues des répliques bourgeoises et domestiques l’équivalent de l’utopie soviétique du « socialisme développé ». La colonisation n’a pas une signification politique, elle offre des espaces de vie alternatifs pour des familles avec enfants et animaux domestiques. Le voyage dans la lune est une expérience et un test de maturité, dans lequel la conquête n’est plus d’actualité, l’espace est un terrain de jeux pour enfants et adolescents, il procure du confort domestique et sert de miroir réfléchissant de la terre avec quelques attributs techniques ; le lien avec la terre est conservé, la terre étant toujours le centre de l’univers. Dans le nouveau millénaire, les remake et suites de films montrent l’infantilisation des exploits cosmiques (avec la figure de Neznaïka/Jenesaispas) et dressent le portrait d’adolescents en hipsters révoltés, tandis que Ku! Kin-Dza-Dza décrit l’autre planète comme un espace dystopique, indésirable pour l’intelligentsia créative.