en 1992, Aleksandr Petrov, étoile montante de l’animation russe, réalisait Le Rêve d’un homme ridicule, d’après la nouvelle de Dostoïevski (1877).Le choix de cette oeuvre extrêmement complexe, sorte de synthèse de la pensée religieuse de Dostoïevski, paraît répondre à une nécessité intérieure pour le cinéaste. L’oeuvre qui en ressort, court-métrage de vingt minutes, est un film d’une puissance narrative exceptionnelle, frappant par une communauté d’esprit et un niveau d’intimité troublants avec l’auteur. D’une part, Petrov s’adonne au nécessaire travail de condensation du texte, redéployé narrativement à travers différents procédés suggestifs profondément imprégnés de l’univers diégétique de Dostoïevski (bruitages, musique, rythme, couleurs...). Surtout, la dimension fantastique et la présence centrale du rêve dans le texte en font un matériau idéal pour un cinéastetrès inspiré par les notions de glissement (d’une réalité à une autre), de passages et de métamorphoses.