![]() |
Depuis les études postcoloniales et le renouvellement des interrogations sur la littérature‑monde, l’histoire littéraire ne peut plus s’en tenir à une perspective nationale. Aborder le fait littéraire dans une approche transnationale et transdisciplinaire ouvre des perspectives fécondes. Dans mes recherches sur l’histoire de l’espace littéraire bulgare, l’un des points qui me semblent cruciaux parce qu’insuffisamment étudiés est la question de la temporalité littéraire. Comment échapper au « centrisme ouest‑européen » sans négliger le fait que Paris, Londres, Berlin, New York soient les « Greenwich littéraires » (Casanova) ? Comment mettre en perspective sans les comparer en termes d’« avance » ou de « retard » les temporalités de chaque espace littéraire au sein de l’espace mondial ? C’est ce que je tente d’esquisser en insufflant de la géographie (voire de la géologie) dans l’histoire littéraire.