Sur les quatre livres que compte l’oeuvre de Jacek Hugo‑Bader, trois se déroulent en Russie et dans les territoires de l’ex‑URSS : Dans la vallée paradisiaque, parmi les mauvaises herbes [W rajskiej dolinie, wśród zielska, 2002], La Fièvre blanche [Biała gorączka, 2009] et Le Journal de la Kolyma [Dzienniki kołymskie, 2010]. Cette prédominance russophone constitue le point de départ du présent article dont l’objet est de situer la personnalité littéraire d’Hugo‑Bader, dans la pléiade polonaise des écrivains voyageurs. L’intérêt pour l’espace post‑soviétique invite en effet à rapprocher Hugo‑Bader de deux écrivains qui se sont illustrés dans le domaine : Svetlana Aleksievitch et Ryszard Kapuściński. En prenant en compte la méthode, la collecte de matériau, la relation aux témoins, le rapport au pouvoir russe, la mise en récit et l’utilisation de la littérature, la comparaison permettra de dégager ainsi quelques‑unes des spécificités de l’auteur de La Fièvre blanche.